parcours-musical-de-jean-pascal-alagna

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Parcours musical de Jean-Pascal Alagna

Parcours musical de Jean-Pascal Alagna

Pianiste , claviériste, improvisateur et compositeur français né en 1963.

Bien qu'étant issu de la classe de Musique Electro-Acoustique du Conservatoire,et ayant participé à de nombreux concerts et festivals d'Electro-Acoustique, esthétiquement Jean-Pascal Alagna en est revenu pour ouvrir de nouvelles voies pour la  musique d'aujourd'hui  car aujourd'hui la pensée est concurrencée par  ce qu'il considère comme un moyen technique (qu'il a baptisé "Electrosphère") .  Bien que ses travaux de prédilection se soient d'abord penchés sur les faits de perception auditive, il n'a pas intégré le courant  acousmatique car il se dit vivre à une époque qu'il nomme avec humour le "jazz âge" et bien que ce mot ne figure sur aucun dictionnaire, il considère le jazz comme l' événement majeur dans l'évolution de l'Histoire de la Musique au XXéme siècle parce qu'il résout par la note pivot de l'harmonie modale le problème du kaléidoscope atonal posé en 1911 par Schoenberg (Klavierstück) et par ses successeurs atonaux, sériels et néo-sériels. Jean-Pascal, pianiste,   guitariste (guitare en scordatura), synthiste (il utilise un Korg MS10,  un Yamaha DX7 et un Roland EP7), sonneur d'idiophones, de chordophones  , et d'aérophones (et parfois chanteur) se sent appartenir plutôt à un courant plus vaste, partant de l'école de musique française ( Claude Debussy ,  Paul Dukas ,Jean Huré) passant, via le second  Ravel et l'école espagnole, à Varèse jusqu'au free jazz (Georges Russell, Don Cherry, Mac Coy Tiner, Paul Bley, Ornette Coleman, John Coltrane,  etc.) et au langage musical d'aujourd'hui, intégrant à la fois la chanson française  , la modalité orientale, le folk américain  , les rocks progressifs anglais et allemand , l'avant-garde américaine,  les grilles de Jazz, les atmosphères de lieux publics ou encore les rythmes prosodiques et poétiques  inspirés de métrique antique (comme chez les troubadours) .En fait, il a choisi de retrouver la consonance  perdue en partant,  non pas des règles classiques tonales mais du principe scalaire d'interchangeabilité modale qu'il pousse à son paroxysme laissant émerger par la transformation  de cellules polymétriques des impressions de tonalités  qu'il réunit sous le terme de "fuseaux parallèles" ou "ondes continues", ou encore "patterns" qui sont des lignes qui s'organisent  en suites d'intervalles qui  poursuivent leur logique  jusqu'au bout tout  en se répétant  par cycles.  Le processus peut durer plusieurs heures ou quelques minutes, peu importe car à un moment donné l'oreille parvient à une saturation/habitude  qui est le lieu de l'expérience timbrale. Au début, il n'y ni sujet ni réponse, mais uniquement des formes architecturées  d'ondes  qui se déploient par le temps et l'espace. Il faut ici entendre espace au  sens de longueurs d'ondes car pour lui la vibration traverse en les  faisant vibrer tous les milieux représentés par les matériaux utilisés ( eau, air, bois, métal, verre, corde )  non pas selon les fréquences du spectre  mais en prolongeant , en s'accordant au thème qui s'inscrit par la figure à l'opposé  du temps qui défile et qui  est symbolisé-instrumenté par  la résistance du matériau, lui permettant de justifier ses choix en matière de timbre. .

Entre 1990 et 1994 Il collabore  avec le peintre et sculpteur Stéphane Dubois ainsi qu'avec le photographe Fabrice Ney. C'est pourquoi beaucoup de ses oeuvres n'ont pas nécessairement besoin d'être amplifiées car elles utilisent-investissent  des lieux ou des oeuvres graphiques comme caisses de résonance et ainsi l'orchestration amène à des combinaisons souvent inédites  en jazz, mais plus fréquentes dans le langage contemporain.. Si pour certains ce type de recherche est  comique ou ironique, chez lui au contraire c'est très sérieux , car il revêt le son d'un caractère sacral qui permet à l'auditeur d'expérimenter le message de cette musique avant qu'il soit crypté par des tendances conceptuelles ou malsaines : elle fait partie des musiques pures et en tant que telle n'hésite pas à se situer dans l'héritage des grands maitres comme Bach, Mozart , Beethoven , Schubert, Liszt, Moussorgsky, Debussy , Busoni, Ives, Bartok, Stravinsky , Scelsi, Feldman, Takemitsu,.

 Si pour  lui, la musique est panodique, avant d'être électroacoustique, catégorie qu'il a dû  créer, en partant  du principe d'indétermination,  pour désigner l'audition globale d'un point dans l'espace physique, historique, allégorique, onirique ou mystique, il n'en reste pas moins , qu'à son avis, Thelonius Monk, Miles Davis et Gil Evans ou encore Dave Brubeck sont les dignes héritiers, à travers Darius Milhaud, Maurice Ravel et Georges Gershwin, de Bela Bartok, de Manuel De Falla , de Claude Debussy, de Modest Moussorgsky et cela lui permet de légitimer, après la seconde guerre mondiale, le jazz , le premier et le dernier John Cage,  certaines musiques dites répétitives (Morton Feldman par exemple)  les musiques improvisées (Keith Jarrett, Steve Lacy, Tamia et Pierre Favre)  comme les styles hérités des langages néo-classiques, folkloristes et impressionnistes européens d'avant guerre et comme ultimes formes pré-mass-médiatiques.  Il reconnait néanmoins l'influence harmonique du second  Schoenberg  comme héritier de l'école allemande devenue internationale par l'apport des musiciens californiens ( Frank Zappa,   Paul  et Carla Bley,  Chet Baker,Terry Riley etc ) et la raison de la conversion d'Igor Stravinsky au langage sériel, comme inéluctable. Mais lui-même n 'y donna pas.

Après le choc que lui procure le Quatuor de Messiaen  Jean-Pascal Alagna se met à composer des  contrepoints  de cellules rythmico-mélodiques  en superposant plusieurs mètres et unités de pulsations différentes. D'abord influencé par le langage de Messiaen , c'est un concert- conférence de John Cage (Empty words) en 1986 qui changera son orientation: c'est l'acoustique qu'il entreprend d'explorer .

Après avoir collaboré au sein d'une firme de conception de hauts-parleurs  en tant qu'"oreille" , il intègre la classe d'Electro-acoustique au Conservatoire de Marseille. Ainsi ,  c'est en tant qu'Electro-acousticien  qu'il s'est  d'abord fait connaitre, car son étude lui révéla l'exercitium soni ,véritable laboratoire de physique acoustique et de phonologie  expérimentale ,présentant ses oeuvres  à Marseille ,à Crest , à Nice, à Aubagne, à Rueil Malmaison  etc.  .  D'abord d'un style très orné,   semblable à Stockhausen, il connut une grande simplification en acceptant l'influence du japonais Toru Takemitsu. Son écriture se simplifiant à l'extrême, il opta alors pour l'improvisation écrite ,  abandonnant tout autre système théorique ou technologique, vigilant  à ne guetter que l'inaudible.  Ce qui entraîna une grave crise  personnelle qui lui révéla les limites du genre électronique   et lui valut de s'en est  détacher,peu à peu à partir de 1995 et bien qu'il  ait simultanément  pratiqué    la Musique mixte (Electro acoustique + instruments) qu'il préfère au fond nommer Musique synchronique , et recouvre les essences archéologiques , phoniques, vibratoires bref anthropologiques de la Musique après un long cheminement de compositeur de musiques écrites intégrant tour à tour  les langages suivants:   rythmes  de Messiaen ,    patterns  d'intervalles  avec mutations rythmiques  (Steve Reich, Terry Riley), piano préparé (de John Cage) qui dès le début des années 80, lui permirent de se constituer peu à peu un langage propre  fondé sur les données cognitives de  l'acte de perception auditive.

En proposant l'intégration d'un nouveau paramètre musical, celui de l'espace sonore (à la manière de Charles Ives)  qu'il rend possible par la notion  de vide , de désencombrement qui provient de son interêt pour l'art asiatique.  Son observation personnelle de la nature, il l'intègre alors au sein de ses compositions à partir de 1987. En 1988, il  intégra la classe de composition au Conservatoire de Marseille avec Georges Boeuf qui lui fit découvrir tour à tour Mozart, Beethoven,  Chopin, Schoenberg, Stravinsky,  Edgard Varèse,  Georges Migot , Iannis  Xenakis, Gyorgy Ligeti, Benjamin Britten, Maurizio Kagel, Alfred Schnittke,  Sofia Goubaïdoulina, Charles Ives  etc.  et s'initia à l'orchestration et à la composition d' oeuvres qui furent couronnées par plusieurs prix dont celui de la Société des Auteurs Compositeurs en 1994.

Après plusieurs expériences différentes (compositeur de musique de chorégraphies ,  de films et de pièces de théâtre puis de concerts électroacoustiques,  il n'en conserva plus de la musique que les groupes et interactions musicales  fonctionnelles    (organologie , chorégraphie et sémiologie). Même s'il a fréquenté longtemps le courant électroacoustique, il ne se rattache pas au courant acousmatique . Toutefois sa descente au coeur des éléments de  la matière sonore lui a valu d'obtenir une mention au Festival  Synthèse Electro-acoustique de la ville de Bourges (GMEB) en 1994 ainsi qu'une commande d'état (Groupe de Musique Expérimentale de Marseille) en 1996.  Ces diverses fonctions instrumentales  qui lui furent d'abord transmises par Jef Gilson (1926-2012†)  dés 1984,- Jef Gilson  qu'il considère comme le premier musicien-passeur  français après qu'il ait enregistré avec des musiciens traditionnels malgaches-, débutent ce qu'il mentionne  comme un passage possible entre tradition africaine et modernité contemporaine (Album Malagasy) à l'instar de la Russie avec le Stravinski des Noces qu'il découvrit avec Georges Boeuf.

De plus c'est au coeur de la matière électro-acoustique qu'il a découvert un ordre qui ne peut être le fruit du hasard mais qui repose sur des combinaisons de nombres simples pairs et impairs, cédant ainsi la place aux archétypes sonores (voir ci-dessous) qu'il invite volontiers dans ses oeuvres qui deviennent des lieux d'exploration de l'inconscient, où le lapsus devient l'élément  signifiant d'un symbole plus ou moins tacite, plus ou moins immergé sous la surface du quotidien, du trivial, du banal, car alors  qu'il est symbolisé, le lapsus permet de réintégrer ce qui vient avant la tonalité et et cela bien avant  de prendre le parti-pris de la série qui est un choix parmi d'autres. Il se rattache tout de même aux fondements de la musique de douze sons à l'octave et abandonne la possibilité d'une échelle micro-tonale continue pour des raisons d'attraction cardinale auditive sans omettre évidemment des possibilités de glissandi  entre des sons fixes  répertoriés .Toutefois il suscite beaucoup d'instruments accordés en scordatura ce qui lui permet d'obtenir des sonorités nouvelles sans utiliser forcément l'électronique  .  Il rencontre alors le chercheur canadien Raymond Murray Schafer qui lui révèle les archétypes sonores (voir article Le Langage de Jean-Pascal Alagna , la musique spectrale et lui ). Il se met alors à étudier les musiques traditionnelles d'abord avec le compositeur japonais Makoto Yabuki et avec le soutien du professeur d'interaction générative Alain Savouret qui l'encourage à persévérer dans cette voie. Mais faute de parvenir à maitriser le japonais suffisamment correctement pour aller vivre au Japon et continue d'étudier, il s'orienta vers les souches folkloriques méditerranéennes qu'il revisite dans de nombreuses pièces à partir de cette époque de la fin des années 90 et  au début des années 2000 d'abord en ressuscitant des répertoires oubliés  puis en ouvrant son paysage poétique à une potentialité de  vie antérieure   (Baudelaire) , il réintégra   la pratique du piano baroque et classique,  tout en approfondissant  les différentes approches modernes ou classiques  de la  guitare   . Il étudia ainsi  l'accompagnement à l'orgue avec Gérard Duvernay et l'harmonie classique avec Marianick Charpin,  Il  organisa quelques concerts auprès de déficients mentaux ou  de sans domicile fixe (Foyers des Jeunes Travailleurs et  Polidori  à Aix-en-Provence)  Après diverses activités d'animateur et d'enseignant, il s'intéresse à la gravure et se met à l'écoute des recueils poétiques  et des livres scripturaires , mais s'apercevant de la crise de  la musique sacrée en Occident, consécutive à ce qu'il nomme le "degré zéro de la musique" (pour paraphraser Roland Barthes avec son  Degré zéro de la littérature), il entreprend de refonder les diverses traditions depuis leur fondement scripturaire  en questionnant la validité de l' Histoire de la musique envisagée sur le schéma de la théorie de  l'évolution sans se limiter à la musique contemporaine stricto sensu. En effet, il subit alors l'influence du groupe espagnol de Gregorio Paniagua  (Album Musique de la Grèce antique) ce qui le détacha définitivement de la Musique Electroacoustique vers un style dit  résurgent d'" archéo-mélodie"  réconciliée avec le sens,    et ouvrant  la possibilité à des oeuvres du passé resurgir dans le présent (ce qu'il nomme "des résurgences") .En 2002 , par l'intermédiaire d'un ami peintre, Bruno Calvet († ), il met à jour l'unité du   texte poétique et du sens musical grâce aux travaux de la professeure  de chant Lucie de Vienne ( réunis dans l'ouvrage Spiritualité de la Voix) , Cette unité perdue  est pourtant la clé de la Musique française. et passe par un substrat  poétique  et spirituel , et cela quelque soit la manière et le langage par lequel il est véhiculé .  Parallèlement  inspiré par ses  longues recherches en phonétique afro-asiatique il pense avoir à mettre à jour, la tradition musicale première, la langue anté-babélique   .  En effet, au déluge des musiques électrifiées actuelles, il oppose une musique boisée,aérée, percussive et chuintante,    peuplée d'animaux, réels  ou fantasmagoriques, convoquant plutôt l'écoute des auditeurs qu'il voudrait volontiers voir devenir participants, et non  seulement comme spectateurs d'une communication regroupant des formes et des signes , des actions, des figures , des images et des événements  allant toujours  vers un rééquilibrage sensoriel entre les parfums, les couleurs et les sons dans un acte artistique global et participatif. (Baudelaire,poème des Correspondances).  Dans ce théâtre de l'instant,    écorce qui puise sa sève d'un  arbre caché,  la musique n'est-elle pas faite de sons, mais aussi de gestes, de tons colorés, mais aussi d'affects, tendant à la réunification du symbole,plutôt qu'à sa fragmentation? N'envisageant pas la musique comme une tautologie du timbre comme dans   la musique spectrale, en dernier atlante issu d'un continent englouti, dont la trace se serait comme imprimée dans ses partitions, il maintient  le passage ouvert  entre le geste et le symbole, entre le texte et le prétexte, entre la transmission et la transcription, entre l'improvisation et la tradition, entre la bribe et la citation, entre la vibration et l'identité, entre   l'instant et l'éternité. Faculté de mémoire,vitalité du son, et puissance de suggestion semblent être les caractères principaux de cette oeuvre bien difficile à classer, mais toujours prête à laisser découvrir un souffle sous les franges, des surgissements, qu'il ose qualifier  de disparitions, d'apparitions,  de réminiscences, d'émanations,  de messages, d'incarnations, ..;

Travaux principaux de Jean-Pascal Alagna 

  • Jarama, pour flûte, timbales, 3 percussions, 2 pianos,orgue électronique, harpe, cordes, ordinateur, synthétiseur et bande magnétique, création chorégraphique d'Anne-Marie Chovelon, création à Marseille au Théatre Bompard en juin 1986.
  • La Tracepartition graphique et éléments notés, pour arghoul (clarinette égyptienne), violon, violoncelle, contrebasse, ordinateur, synthétiseur, et bande magnétique, documentaire de Charlette Benkalifa ( ) ,film vidéo 3/4 pouce, Centre Régionale de Documentation Pédagogique, Marseille 1987 lauréat du Concours 88 Marseille fait son cinéma.
  • Boustrophedon a-e-i, pour piano, voix solo, idiophone et 3 bandes magnétiques, disposition de spatialisation électroacoustique, (diffusion Christian Noel) partition graphique, création au Conservatoire de Bologna (Italie) en décembre 1988, commande de la Ville de Marseille dans le cadre de la Biennale de la Jeune Création Méditerranéenne d'après un fragment du Canto II d'Ezra Pound: " ... Lithe turning of water ..." (En Français, Souple révolution de l'eau ) écoute en mp3 ci-dessus en  introduction de cette page
  • L'Ode Maritime, pour bande magnétique d'après un poème de Fernando Pessoa, partition graphique, création au concert du groupe Trame, Classe d'Electro-acoustique, Marseille , Conservatoire Nationale de Région, juin 1989 partition-L--Ode-Maritime-Jean-Pascal-Alagna--1988-.pdf
  • Monozygote , pour 2 flûtes, ordinateur, synthétiseur et bande magnétique à Marseille , Festival de la Criée en juin 1989, sur un ballet chorégraphique de Jean-Claude Lourenço  Flûte Barbara Titeux
  • Ouest, pour corniste, instrumentiste-bruiteur et 2 bandes-magnétiques. Partition graphique et éléments notés, Atelier de composition, classe de Georges Boeuf, Conservatoire de Marseille, création par le corniste Jean-Marc Dalmasso en compagnie du bruiteur Roland Matthieu. Diffusion Jean-Pascal Alagna le 29 janvier 1990
  • Adèle, pour bande magnétique, et voix. Jeu ludique interactif pour les enfants de la Bibliothèque Municipale de Marseille, avril 1990, en collaboration avec la voix enregistrée de Charlette Benkalifa (1957-2002 )
  • Vent Rouge, pour piano, ordinateur et bande magnétique, création chorégraphique d'Anne-Marie Chovelon, Théatre des Salins, Martigues ,juillet 1990
  • Pantomime du Faiseur de Pluie, pour Organe à sons, nouvel instrument, mis au point par le Centre de Recherche en Informatique et Musique, en collaboration avec l'artiste peintre Stéphane Dubois, programmation François Giraudon, Théâtre du Gymnase ,Marseille  mars 1991
  • Poème de la Lune aux Abois, suivi du Réveil des Oiseaux, I   bande magnétique, partition graphique, création à l'audition de la classe de Musique Electro-acoustique, classe de Pascal Gobin, Conservatoire National de Région, Marseille 19 mars 1991
  • Les Amants du Clair Obscurbande sonore et conception musicale pour le théâtre,texte et mise en scène d'Alain Ubaldi, Compagnie Alternative Art Théâtre. Théâtre de Lenche, Marseille, mai-juin 1991
  • News, pour bande magnétique, partition graphique, création audiovisuelle, film vidéo 3/4 de pouce de Pierre Laffargue, création chorégraphique de Jean-Luc Lenoble, Ecole Nationale Supérieure  des Arts Déco, Paris, création au Festival European Media Art d'Osnabruck en République Fédérale Allemande, 4 au 8 septembre 1991
  • Pour que le vent se lève, ( in mémoriam Joris Ivens): pour piano Disklavier, improvisation enregistrée, collaboration avec Jean-Claude  Risset (1938-2016†) et François Giraudon , Théâtre du Gymnase, Marseille, mars 1992, coproduction du Centre de recherche en Informatique et Musique et du Centre Nationale de la Recherche Scientifique
  • Second Principe,  partition graphique pour saxophone/ clarinette, 2 cors, 2 trombonistes , 2 percussionnistes  dont 1 bruiteur, 2 échantillonneurs et  dispositif de spatialisation  électroacoustique , présentée au Concert d'Audition de la Classe de Musique Electro-acoustique, Conservatoire national de Région, Marseille, le 14 avril 1992 avec Claude Crousier, Didier Huot et Jean-Marc Dalmasso, André Vaisse et Jean-Claude Borowiack,  Jean-Pascal  Alagna  (direction et échantillonneurs EPS)  spatialisation Pascal Gobin
  • Les Baigneuses, d'après la toile de Jean-Baptiste Fragonard, pour Bande magnétique, ballet chorégraphique d'Anne-Marie Chovelon, Théâtre Le Sémaphore,Port de Bouc Juillet 1992.
  • Si le grain ne meurt, renommé Tace ut Ausculltes pour voix de basse harmonique principale et orchestre, classe de Georges Boeuf, direction José Cabrita dos Santos, Conservatoire de Marseille,  15 décembre 1993
  • Presence, an hommage to John Cage, partition graphique et schéma d'improvisation réalisé par les interprètes Jean-Claude Borowiak, trombone, Monique Freccero ,piano préparé et  Jean-Pascal Alagna,synthétiseur, Concert de l'Audition de la Classe de Composition, classe de Georges Boeuf,  Conservatoire National de Région, Marseille, 15 décembre 1993
  • Poeme de la Lune aux abois suivi du Réveil des Oiseaux II, bande magnétique , partition graphique,  création mondiale dans le cadre du Festival Synthèse Festival International d'Electro-acoustique, au Palais Jacques Coeur à Bourges, le 8 mai 1994  . Redonnée en concert le 11 décembre 1994 dans le cadre des Musiques Vives organisées par le Greca à la MJC de Lézignan-Corbières , cette pièce a aussi  été diffusée en concert  dans le cadre du Festival International  d'Art Acousmatique  (Futura) le  27 mai 1994 au Musée de la Nature de Crest.
  • Ecoutez-Voir, parcours sonore naturel pour les 9-12 ans Nice Parc du Château, en Collaboration  avec les écoles du Port et du Château, Festival des Manca, Musique actuelles Nice Cote d'Azur, CIRM, octobre-novembre 94
  • Resurgence, installation pour 9 cassettes audio, 8 magnétophones auto-reverse et 7 transducteurs sonores,  enregistrements réalisés in situ, ballade acoustique pour galerie de photographies sonorisées en collaboration avec le photographe Fabrice Ney, Marseille, Atelier Sud Image Territoire, en partenariat avec le groupe de Musique Expérimentale de Marseille et le Centre International de Recherche Musicale de Nice, Festival des Musiques, installation interactive qui a duré du 23 novembre au 7 décembre 1994 soit 340 heures
  • Tambours d'Eau de Pluie, pour Marimba, création par Frédéric Daumas au Théatre le Comoedia, Aubagne, le 4 avril 1995. Reprise par Alex Régis au Centre de Documentation de la Musique Contemporaine, à Paris , lors d'une conférence du musicologue Daniel Charles (1935-2008) le 30 novembre 1995. Rejouée le 9 mars 1997 dans le cadre du Festival Les Ateliers de Mouans- Sartoux, dirigés par Jérôme Joy  interprétée par le vibraphoniste Alex Grillo
  • L'anneau, renommé Palimpseste, pour clarinette basse, voix de soprano soliste et violoncelle,1) Ensemble Accroche-Notes, Atelier du Centre Acanthes, Chartreuse de Villeneuve les Avignon, juillet 1994-enregistrement audio- 2) Concert au Musée d'Art Contemporain de Marseille par l'Ensemble Télémaque, dirigé par Raoul Lay. Enregistrement discographique paru en 1996 chez Sonpact sous la titre La jeune Ecole de Marseille avec Elisabeth Aubert, soprano en 1996 Ecoute en mp3 en cliquant sur la Boite à Fichier05_Jean-Pascal-Alagna-Palimpseste.mp3 005_Jean-Pascal-Alagna-Palimpseste.mp35 Jean-Pascal-Ala gna-Palimpseste.mp3
  • Hymnounton, doxologie en grec ancien pour 2 percussions et choeur mixte en grec ancien, création à Calaceite (Espagne) par l'Ensemble Musical Contemporain de Lavaur, direction Luc Terrieux, en Juillet 1995, enregistrement audio
  • De ses cendres, pour accordéon amplifié et bande magnétique , création au Musée Cantini par Pascal Contet, accordéoniste. Festival les Musiques, produit par le Groupe Expérimental de Marseille, en mai 1996

Formation  et expérience musicale

Très tôt initié au piano par Soeur Marie St Jean (†) , il a ensuite étudié la guitare et l'orgue en autodidacte pendant son adolescence. Puis  tout en formant deux groupes de rock progressif Hip Motion et High Life, Jean-Pascal ALAGNA a abordé l'improvisation avec Peter Bastiaan, Georges Petit, Jef Gilson(†) . Il a complété ses études d'harmonie avec Jef Gilson avec qui il réalise ses premiers arrangements de jazz. Il étudia aussi le solfège, l'ear-training, et la guitare avec  Michel Barrot, Glenn Ferris et Jean-Pierre Martinez. Il découvrit le chant traditionnel en Corse, et continua par la suite de se former vocalement avec Luce Pelon Surribas,   en   chant romantique puis il approcha le chant jazz avec Joy Kane. Devenu musicien improvisateur grâce à la méthode de Jef Gilson, il accompagne alors diverses chanteurs et chanteuses dont Martine Kamoun etc.

Armé d'une seule mélodica, il découvre la musique arabo-andalouse dans le Sud Saharien en 1985 puis revint en France où il donna plusieurs concerts de musique improvisée dans la mouvance de Georges Petit notamment avec le batteur Cory Maier et les  saxophonistes Peter Bastiaan et Didier Messidoro . Il cosigna ensuite plusieurs arrangements  avec le keyboardiste Hervé Hussenot, puis  écrivit plusieurs  partitions pour des  ballets et de films vidéos avant de compléter sa formation en suivant le parcours de Musique électroacoustique du Conservatoire de Marseille sous la houlette de Marcel Frémiot puis de Pascal Gobin. C'est au Conservatoire qu'il rencontre Georges Boeuf qui le forma à l'écriture classique , moderne et contemporaine.  Il répond alors à diverses commandes de musiciens contemporains et d'ensembles liés au Conservatoire (Frédéric Daumas, Alex Régis, L'Ensemble Télémaque, Alex Grillo...) Il  a  aussi étudié l'Electro-acoustique avec  Jacques Barreau , Alain Savouret et Vincent Risch.

Grace à Michel Redolfi, il s'approprie  des univers   exotiques  au contact de Terry Riley à Nice, puis contemporains sous la houlette de  Pascal Dusapin et d'Armand Angster à la Chartreuse d'Avignon pendant le Centre Acanthes 1994 tandis qu'il fréquenta la classe d'Analyse de Gérard Grisey † (1946-1998 ) au Conservatoire de Paris et la classe de François-Bernard Mâche à l'Ecole des Hautes Etudes. Il  étudia également l'Histoire de la musique avec Nicole Salabert, au Conservatoire de Marseille et développa en compagnie de Bernard Vecchione le premier atelier d'informatique musicale à l'Université d'Aix en Provence.Alors qu'il s'oriente vers l'étude des Paysages Sonores avec les Canadiens Raymond Murray Schafer et Ray Gallon à l'école d'architecture de Paris, il s'est trouvé à la direction de choeur auprès de l'Ensemble Contemporain de Lavaur,pour remplacer le chef de choeur Luc Terrieux au cours du Festival Annuel de Calaceite en Espagne en 1995. En 1990 en effet il a donné  une nouvelle interpretation au fragment d'Oxyrynque  en en donnant une version en grec ancien à 20 voix munies de branches d'olivier.  ce qui l'a autorisé à chercher dans le fond de l'hébréo-christianisme primitif  .     Depuis, il poursuit ses recherches sur les origines de la musique dans les cultures et traditions méditerranéennes, paléo-africaines (Ethiopie, Afrique de l'Ouest, Proche-Orient   ) asiatiques, (Chine et Vietnam)  , dans les souches européennes comme dans le jazz et le blues américain   . Dans toutes ces aires musicales, tout en  réétudiant les divers concepts de tonalité  modale  et élargie déjà explorés par Bela Bartok , André Jolivet, Jacques Chailley ,  Suzanne Vantoura, et Jef Gilson, Jean-Pascal ALAGNA   dégage des constantes, non plus comme le faisait André Caplet (1878-1925) , mais en se dotant d'outils qui proviennent de la linguistique, l'ethnomusicologie  et de la psychologie des formes  .  A sa grande surprise, il découvre des invariants  par exemple entre le Proche-Orient et le Tibet ou encore entre les Alpes  Carniques  helvétiques et italiennes avec les souffleurs de trompes nigérians,ou encore  entre la Corne de l'Afrique (Ethiopie) et le Sud-Est Asiatique (Thailande) . Après avoir visité Jérusalem,  il s'applique aussi à l'étude des langues et graphies anciennes en pressentant qu'une musique universelle   attestée depuis Sumer a pu exister mais  qu'aujourd'hui morcelée par la spécialisation  culturelle  des goûts et des savoirs, elle n'a pu resurgir faute d'attention auditive.. 

    En se rendant souvent en Italie,  et en Haute Provence où en folkloriste proche de la démarche de Ralph Vaughan Williams, (in The Dim Little island)inlassablement il épluche des manuscrits, interroge des moines et des moniales, des paysannes et des gens du voyage, et s'initie au chant grégorien en 2001 avec le Frère Alain à  l'Abbaye d' En-Calcat .

Après avoir tenu des fonctions de claviériste et de chef de chant auprès de diverses assemblées et communautés , il est devenu organiste titulaire en 2001 puis en 2003 chef de choeur liturgique. Il partage ensuite son temps entre la réalisation et l'interprétations d'offices sacrés et la direction de choeurs  tout en introduisant parfois de ses travaux au sein d'offices religieux ( Notre Père, Requiem, Sacerdoce Royal interprété par lui même en mars 2003 à Cotignac, son Notre Père a été chanté en l'église de Cuges les Pins en 2005 et son Requiem interprété par lui-même sur l'orgue en l'église de Salernes, Var, en 2010)

Aujourd'hui, son projet musical 

Au gré des projets et des rencontres artistiques, il s'occupe à redonner à ses premières partitions, des visages toujours nouveaux en les revisitant selon des styles et des modèles de différentes époques qu'il préfère nommer recompositions plutôt que compositions et ré-partitions plutôt que partitions.Il collabore aussi avec des poètes vivants comme Christian Michel Strich ou Raymonde Andrivon.

En 2009, il a rédigé un écrit intitulé La Mémoire et Le Rite, aperçus sur la symbolique musicale qui tente d'apporter un remède à la crise que traverse à notre époque la musique liturgique et l'art sacré en général.. En alimentant sa réflexion, il dégage, des éléments archéologiques historiques et scripturaires des cultures traditionnelles, le concept d' ethno-syllabes, soit l'ensemble des sons notés dans une langue donnée. Pour lui, en effet, la langue d'aujourd'hui est multiple, elle, qui renaît du silence post-concentrationnaire grâce à  Jacques Prévert, à Raymond Quenault ,aux haikus japonais,à Paul Klee, à Gaston Bachelard , etc dans cette époque d'Oreille cassée (Hergé) et post-atomique  ( scrutée par Joseph Beuys,   Henri Michaux, Arthur Rimbaud , Carl Gustav Jung, Octavio Paz,  Alejo Carpentier, Jorge Luis Borgès, William Blake, Charles Baudelaire, Luigi Battista Alberti, Bela Bartok, Claude Debussy, Manuel de Falla, Igor Stravinsky, André Schaeffner, Jean-Gaston Bardet, Pasteur Martin Luther King, Federico Fellini, Robert Murray Schafer, Giacinto Scelsi , Leonard Bernstein, André Chouraki, Franz Liszt, Marcel Cohen, Steven Spielberg, Alain Gheerbrandt, Raymond Lulle, Thérèse d'Avila, ¨Paul   Simon et Art Garfunkel, Ludwig van Beethoven, Giovanni Pettinato, Werner Vycichl, Edward Lipinski, Henri Cheswicke Rawlinson, Ernest Chausson, les deux John Blacking et Cage, Blaise Pascal, Jean-Paul II, Simone Weil, Francisco Goya etc. )  . C'est qui'il conçoit la musique avec  et par le texte (et non pas coupée ) comme une littérature potentielle , performante et perspicace célébrant  la mémoire et le rite qui en découle comme  intrinsèquement   reliés à la création,  au  conte, au dit ou au poème ,  que la tradition  orale  a figés par la forme écrite pour les usages de la répétition mnémonique. Ni plus ni moins que la Création  se donnant à entendre comme un vaste test de Rorschach symphonique , ou encore comme une de ces peintures de la Renaissance  où les animaux cohabitent ensemble ( ce qu'il nomme le canevas) capable de libérer l'activité psychique de tout labyrinthe, en réordonnant l' auditeur à son être ici et maintenant et dont il se fait le  témoin tel quel et non le promoteur fastidieux  . En fait pour lui toute oeuvre véritable serait  une nouvelle disposition cosmogonique dont l'encodage est crypté par le système de notation acrophonique  lui-même (do ré mi fa sol la si) mais pas encore  par les échelles sonores employées et nombrées correctement qu'il appelle des notes psychophysiologiques. En bref, il se rattache à la notation ternaire:  tons,  demi-tons ,  tons et demi  mise au point par Jef Gilson (in Logique de l'improvisation, éditions Palm 1983)  qui est la seule à conserver la continuité de la ligne vocale en face de l'atomisation en  nuages de points qui s'est développée depuis  la Habanera (motif rythmique du Boléro de Ravel) et que l'informatique, par simplification, a rendue binaire (suite de 1 et 0), or le 0 est un point de rencontre imaginaire entre les nombres positifs et les nombres négatifs et non pas une valeur en soi car 0=néant !) ... En lui ajoutant quelques lettres, Jean-Pascal ALAGNA simplifie le solfège à l'italienne et rend accessible la pratique musicale à un plus grand nombre  de musiciens non-lecteurs.

Ainsi  révélant  une cosmologie  qui serait une parcelle du Tout dont la chute révèle  en tombant comme une croûte, comme une écaille des yeux, comme un éclat que des travestissements sociaux, religieux ou culturels ont plus ou moins dissimulée, bafouée, enfouie, escamotée derrière la face du Réel, c'est pourquoi il privilégie les interjections spontanées , les  carnets , les graffitis  , les reportages photo où  des bribes visuelles  comme les stèles archéologiques qu'il considère  comme les  véritables esquisses   du Réel et non les formes retravaillées  telles que l'alexandrin, le sonnet etc  . Il aborde aussi l'étude des manuscrits anciens et notamment médiévaux et antiques en leur conférant une toute autre lecture que celle communément admise par le milieu scientifique...

Aussi à la fin de son étude des musiques traditionnelles , il dégage un autre concept, celui de "Parole musicale"  et non plus seulement en considérant ces musiques comme des phénomènes à observer de façon naturaliste mais aussi comme des sources  trans-culturelles de spiritualité prêtes à resurgir  permettant d'intégrer la fracture du présent bien que ne cherchant jamais à colmater le cri primal  sous le paradis artificiel des drogues  sonores . Bien conscient que le folklore est devenu imaginaire une seconde fois, lui qui était bègue enfant, mais totalement guéri par la musique, il lui semble que  les lapsus ou les tics de langage  en sont comme l'ultime surface. C'est pourquoi il privilégie l'approche compositionnelle  comme lieu où peut se dégager  du sens, entendu comme  l'achèvement ultime du temps et sa  préparation.

 Pour conclure, cette oeuvre questionne l'unité du langage, de l'histoire ,de la mémoire , du  temps et de l'espace  par le support de la recomposition en proposant la  notion d'hyperforme transhistorique et graphonique  qui seule permet d'encadrer tous les événements et tous les styles musicaux depuis  l'Accord de Tristan (Wagner , opéra Tristan et Isolde ) jusqu'à Forever and Sunsmell (John Cage) - John Cage qu'il considère le musicien le plus intelligent au service du développement depuis Beethoven-  Jean-Pascal ALAGNA est un musicien ajusté, participant au renouvellement de la musique française d'aujourd'hui,  doté d'une vision universelle de la résurrection de l'art, chemin vers l'infini.

 

jeanpaulde.topaze@copyright 2018

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



22/01/2015
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